Café mortel – Oser parler de la mort simplement

22 avril 2025

Le Verso l’Alto accueille depuis peu les Cafés mortels. Rien d’effrayant, bien au contraire ! Initiées par l’association EnVie de dire la Mort, ces rencontres visent à briser le tabou autour de la mort et à délier certains nœuds qui resteraient coincés dans le fond de la gorge. En effet, il n’est jamais simple de parler de la mort, qui nous touche tôt ou tard, directement ou indirectement.

Pour en savoir un peu plus, rien de mieux que de faire connaissance avec Rita Bonvin, infirmière en soins palliatifs et animatrice de Cafés mortels.

café mortel avec Rita Bonvin. Oser parler de la mort

Rita, expliquez-nous comment vous êtes devenue animatrice de Cafés mortels ?

En travaillant comme infirmière en soins palliatifs, j’ai constaté une grande difficulté à mettre des mots sur la mort. Ce constat est renforcé par les évolutions sociales : des cercles familiaux de plus en plus restreints et la perte des liens communautaires. La mort devient une affaire privée, et bien souvent, les personnes se sentent seules face à elle. Ces Cafés offrent un espace de parole précieux.

Qu’est-ce que les Cafés mortels ?

Les Cafés mortels sont des espaces ouverts pour parler de la mort – et des morts – en toute simplicité. Ils ont été fondés par Bernard Crettaz (sociologue, 1938-2022), lui-même profondément marqué par le rapport à la mort dans sa vallée natale d’Anniviers. Ils ont inspiré les Death Cafés, qui ont émergé sur tous les continents grâce à Jon Underwood.

L’idée est de ramener la mort au cœur de la cité, de promouvoir une oralité vivante, citoyenne et non spécialisée. Il ne s’agit pas de discours théoriques, mais de récits personnels et légitimes, qui rendent la mort et le deuil vivants.

Comment se déroulent-ils ?

Les Cafés mortels se déroulent très simplement : un lieu public – un café, une bibliothèque ou une salle paroissiale –, un animateur qui se met au service de cette communauté éphémère de vivants face à la mort, une introduction, puis environ une heure d’échanges. Généralement, nous terminons par une petite agape pour célébrer la vie.

La dimension sociale et la qualité de l’équipe du Verso l’Alto avaient déjà retenu mon attention, et il m’a semblé que c’était un lieu idéal pour proposer ce rendez-vous, que nous souhaitons mensuel.

À qui s’adressent les Cafés mortels ?

Ils s’adressent à toute personne souhaitant partager son vécu autour de la fin de vie, de la mort, des rites ou du deuil – quelles que soient les circonstances du décès.

Qui organise les Cafés mortels ?

L’association EnVie de dire la Mort regroupe des personnes ayant participé à des journées de transmission avec Bernard Crettaz,ou ayant choisi d’en suivre les principes : être bénévole, avoir travaillé sur sa propre histoire liée à la mort et être à l’aise dans l’animation de groupes.

Elle collabore également avec palliative-vs, une association valaisanne regroupant des professionnels des soins palliatifs et des bénévoles accompagnant les personnes en fin de vie.

 

propos recuillis par Marc Zufferey

Agenda Cafés mortels Valais :

  • jeudi 22 mai avec Rita Bonvin, Verso l’Alto Sion 19h-20h30
  • lundi 9 juin avec Christine Orsinger, Verso l’Alto Sion 19h-20h30
  • Samedi 17 mai, Espace culturel Arbaz, 19h30 spectacle de contes L’Ineffable Mort’elles suivi d’un Café mortel avec Rita Bonvin

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